OBJECTIFS ET MISSIONS

Depuis la signature de la Convention de Ramsar en 1971, la majorité des pays s’est engagée à protéger et à assurer une utilisation rationnelle de leurs zones humides, qu’elles soient naturelles (lacs, mare, étang, chott, guelta, sebka, lagunes), semi naturelles (oasis, ancien lac artificiel, etc.) ou artificielles (rizière, retenue collinaire, réservoir de barrage, etc.). Les zones humides sont considérées comme des zones fragiles, riches en biodiversité et en endémisme, et fortement sollicitées par l’homme pour leurs ressources en eau, en terre, en flore et en faune.

Objectifs

L’Observatoire a trois objectifs interdépendants:
1- Informer à temps et avec qualité sur l’état et les tendances des zones humides méditerranéennes ;
2- Recenser les menaces qui pèsent sur les zones humides méditerranéennes et identifier les actions pour promouvoir la protection des zones humides, leur utilisation rationnelle et leur restauration.
3- Evaluer comment la conservation des zones humides est prise en compte dans le contexte de développement durable en méditerranéen.
Les trois objectifs présentent un emboîtement qui suit cette logique : le premier objectif est lié à la connaissance de l’état et de la tendance des zones humides méditerranéennes. Cet objectif informe donc d’un constat de situation (Etat), conséquence de facteurs et forces internes et externes sur ces zones humides. Le deuxième objectif s’inscrit dans la recherche et l’analyse de ces causes et des forces internes et externes (Facteurs et pressions) qui influencent l’état des zones humides et leurs tendances. Le troisième objectif analyse la place des zones humides méditerranéennes dans le contexte de développement durable, dans ses dimensions politiques, stratégiques et scientifiques (Référence : OZHM, Laurent Chazee, Tour du Valat France).

MISSIONS DE L’OBSERVATOIRE

L’Observatoire des zones humides fonctionne comme un mécanisme partenarial de suivi évaluation des zones humides. Il vise à renforcer les organisations fournissant des données, en leur faisant parvenir ou leur donnant accès à des données harmonisées et consolidées sur l’état et les tendances des zones humides. Il facilite les liens entre les scientifiques et les décideurs pour que le travail ou la façon de les transférer les informations soit pertinent avec les attentes politiques, ou au contraire que les données scientifiques puissent influencer les prises de décision.
La principale valeur ajoutée que l’Observatoire s’engage à apporter aux scientifiques, aux décideurs et à ses autres utilisateurs potentiels se décline en trois axes :
1- Catalyser, centraliser, consolider, accéder à et partager la connaissance sur le statut et les tendances des zones humides ;
2- Sensibiliser les utilisateurs et aider les décideurs dans leurs décisions en faveur de la meilleure conservation, utilisation et gestion des zones humides ;
3- Analyser l’état et les tendances des fonctions écologiques, des valeurs et des services des zones humides dans le contexte du développement durable.
Dans quelques années, quand l’Observatoire aura plus de capacité et d’expérience, ce mandat pourrait être étendu à deux autres axes :
* L’alerte et les leçons précoces pour les décideurs, en liaison avec les engagements inscrits dans les conventions internationales et les changements globaux ;
* L’évaluation des impacts des politiques et des stratégies publiques sur les zones humides.

L’OBSERVATOIRE, POUR QUI ?

Dans le cas de l’Observatoire des Zones Humides Méditerranéennes (Tour du Valat, France), le contexte actuel de gouvernance plus décentralisée et participative du développement et de la conservation dans le bassin méditerranéen, une large gamme d’acteurs influence les décisions de conservation et de développement. Au regard des objectifs de l’Observatoire, très centré sur le partage des connaissances et l’aide à la décision, il est important de maintenir une stratégie de communication et de restitution active, efficace et permanente pour maintenir l’intérêt des utilisateurs ainsi que le maintien de leur participation et contribution aux systèmes de suivi et évaluation. Dans cette optique, les cibles et utilisateurs potentiels de l’OZHM pour le transfert sont identifiés comme suit :
1- Gouvernement, élus et autorités locales traitant des affaires liées au développement durable, à la conservation, protection, gestion et utilisation des zones humides;
2- Organisations, conventions et protocoles internationaux et régionaux (Convention de la Biodiversité, Objectifs du Millénaire pour le Développement, Convention de Ramsar, Convention de Barcelone, Union européenne, Union Méditerranée, MedWet, Man and Biosphère, etc.) ;
3- Partenaires de l’OZHM et fournisseurs de données ;
4- ONGs, associations, organisations communautaires, projets et autres organisations actives dans la protection et la gestion des zones humides;
5- Universités, instituts, centres de recherche travaillant dans le cadre de la conservation et du développement.
6- Le grand public et les médias.
Au sein de cette multitude d’acteurs, deux « cœurs de cible » sont privilégiés :
7- Les décideurs (cibles primaires – celles qui sont en charge de faire adopter une opinion, une attitude ou un comportement dans leur pays)
8- Les relais d’opinion (cibles secondaires – celles qui peuvent appuyer les précédents dans la transmission de leurs messages au grand public, ils pourraient le mieux influencer les cibles primaires pour les amener à prendre connaissance du message, à réagir dans le sens souhaité et à formuler des demandes – demandes que les décideurs ne pourraient pas ignorer.

8- Les médias pour relayer l’information au grand public ;
9- Les ONGs internationales et locales qui peuvent relayer les résultats du projet à travers leurs propres actions de communication.
La stratégie de ciblage s’appuie donc sur les besoins et les attentes des utilisateurs, en identifiant quels types de produits et services sont attendus de l’Observatoire. Dans cette perspective, une étude des besoins et des attentes en matière de suivi évaluation des zones humides a été conduite entre 2009 et 2011 auprès des utilisateurs potentiels de 16 pays de la Méditerranée. L’étude sera actualisée périodiquement (tous les 5 ans) de manière à accompagner les nouveaux besoins et attentes. Il est aussi important que l’Observatoire puisse déterminer les leviers de manière à intéresser les personnes et organisations identifiées comme pouvant potentiellement jouer un rôle important pour la préservation des zones humides et susciter leurs besoins dans ce sens.